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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/158

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De l’esprit des Lois,

CHAPITRE III.

Du climat de l’Asie.


Les relations nous disent[1] que « le nord de l’Asie, ce vaste continent qui va du quarantieme degré ou environ jusques au pôle, & des frontieres de la Moscovie jusqu’à la mer orientale, est dans un climat très-froid : que ce terrain immense est divisé de l’ouest à l’est par une chaine de montagnes, qui laissent au nord la Sibérie, & au midi la grande Tartarie : que le climat de la Sibérie est si froid, qu’à la réserve de quelques endroits, elle ne peut être cultivée ; & que, quoique les Russes aient des établissemens tout le long de l’Irtis, ils n’y cultivent rien ; qu’il ne vient dans ce pays que quelques petits lapins & arbrisseaux ; que les naturels du pays sont divisés en de misérables peuplades, qui sont comme celles du Canada : que la raison de cette froidure vient d’un côté de la hauteur du terrain; & de l’autre, de ce qu’à

  1. Voyez les voyages du Nord, tome VIII ; l’histoire des Tartares ; & le quatrieme volume de la Chine du P. du Halde.