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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/159

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Liv. XVII. Chap. III.

mesure que l’on va du midi au nord, les montagnes s’applanissent ; de sorte que le vent du nord souffle par-tout sans trouver d’obstacles : que ce vent qui rend la nouvelle Zemble inhabitable, soufflant dans la Sibérie, la rend inculte. Qu’en Europe, au contraire, les montagnes de Norwege & de Laponie sont des boulevards admirables, qui couvrent de ce vent les pays du nord : que cela fait qu’à Stockholm, qui est à cinquante-neuf degrés de latitude ou environ, le terrain produit des fruits, des grains, des plantes ; & qu’autour d’Abo, qui est au soixante-unieme degré, de même que vers les soixante-trois & soixante-quatre, il y a des mines d’argent, & que le terrain est assez fertile ».

Nous voyons encore dans les relations que « la grande Tartarie, qui est au midi de la Sibérie, est aussi très-froide ; que le pays ne se cultive point, qu’on n’y trouve que des pâturages pour les troupeaux ; qu’il n’y croît point d’arbres, mais quelques broussailles, comme en Islande : qu’il y a auprès de la Chine & du Mogol quelques pays où il croît une espece de