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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/308

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De l’esprit des Lois,

détail aux Turcs & aux Persans ; on ne diroit jamais que cette contrée eût été du temps des Romains pleine de villes, où le commerce appelloit toutes les nations du monde. On n’en trouve aucun monument dans le pays ; il n’y en a de traces que dans Pline[1] & Strabon[2].

L’histoire du commerce est celle de la communication des peuples. Leurs destructions diverses, & de certains flux & reflux de populations & de dévastations, en forment les plus grands événemens.




CHAPITRE VI.

Du commerce des anciens.


Les trésors immenses[3] de Sémiramis, qui ne pouvoient avoir été acquis en un jour, nous font penser que les Assyriens avoient eux-mêmes pillé d’autres nations riches, comme les autres nations les pillerent après.

L’effet du commerce sont les richesses, la suite des richesses le luxe, celle du luxe la perfection des arts. Les arts

  1. Liv. VI.
  2. Liv. II.
  3. Diodore, Liv. II.