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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/309

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Liv. XXI. Chap. VI.

portés au point où on les trouve du temps de Sémiramis[1], nous marquent un grand commerce déjà établi.

Il y avoit un grand commerce de luxe dans les empires d’Asie. Ce seroit une belle partie de l’histoire du commerce que l’histoire du luxe : le luxe des Perses étoit celui des Medes, comme celui des Medes étoit celui des Assyriens.

Il est arrivé de grands changemens en Asie. La partie de la Perse qui est au nord-est, l’Hyrcanïe, la Margiane, la Bactriane, &c. étoient autrefois pleines de villes florissantes[2] qui ne sont plus ; & le nord[3] de cet empire, c’est-à-dire, l’isthme qui sépare la mer Caspienne du Pont-Euxin, étoit couvert de villes & de nations, qui ne sont plus encore.

Eratosthene[4] & Aristobule tenoient de Patrocle[5], que les marchandises des Indes passoient par l’Oxus dans la mer du Pont. Marc Varron [6] nous dit

  1. Diodore, liv II.
  2. Voyez Pline, liv. VI. chap. xvi ; & Strabon, livre XI.
  3. Strabon, livre XI.
  4. Ibid.
  5. L’autorité de Patrocle est considérable, comme il paroît par un récit de Strabon, liv. II.
  6. Dans Pline, liv. VI. chap. xvii. Voyez aussi Strabon, liv. XI. sur le trajet des marchandises du Phase au Cyrus.