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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/329

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Liv. XXI. Chap. VIII.

verte, il n’eut aucune vue nouvelle sur Alexandrie. Il avoit bien, en général, le projet d’établir un commerce entre les Indes & les parties occidentales de son empire : mais, pour le projet de faire ce commerce par l’Égypte, il lui manquoit trop de connoissances pour pouvoir le former. Il avoit vu l’Indus, il avoit vu le Nil ; mais il ne connoissoit pas les mers d’Arabie, qui sont entre deux. À peine fut-il arrivé des Indes, qu’il fit construire de nouvelles flottes, & navigua[1] sur l’Euleus, le Tigre, l’Euphrate & la mer : il ôta les cataractes que les Perses avoient mises sur ces fleuves : il découvrit que le sein Persique étoit un golfe de l’océan. Comme il alla reconnoître[2] cette mer, ainsi qu’il avoit reconnu celle des Indes ; comme il fit construire un port à Babylone pour mille vaisseaux, & des arsenaux ; comme il envoya cinq cents talens en Phénicie & en Syrie, pour en faire venir des nautoniers, qu’il vouloit placer dans les colonies qu’il répandoit sur les côtes ; comme enfin il fit des travaux immenses sur l’Euphrate & les

  1. Arrien, de exped. Aleandri, lib. VII.
  2. Ibid.