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De l’esprit des Lois,

commence en janvier. Ainsi nous partons d’Afrique pour le Malabar dans le temps que partoient les flottes de Ptolomée, & nous en revenons dans le même temps.

La flotte d’Alexandre mit sept mois pour aller de Patale à Suze. Elle partit dans le mois de juillet, c’est-à-dire, dans un temps où aujourd’hui aucun navire n’ose se mettre en mer pour revenir des Indes. Entre l’une & l’autre mouçon, il y a un intervalle de temps pendant lequel les vents varient ; & où un vent de nord se mêlant avec les vents ordinaires, cause sur-tout auprès des côtes, d’horribles tempêtes. Cela dure les mois de juin, de juillet, & d’août. La flotte d’Alexandre partant de Patale au mois de juillet, essuya bien des tempêtes, & le voyage fut long, parce qu’elle navigua dans une mouçon contraire.

Pline dit qu’on partoit pour les Indes à la fin de l’été : ainsi on employoit le temps de la variation de la mouçon à faire le trajet d’Alexandrie à la mer rouge.

Voyez, je vous prie, comment on se perfectionna peu à peu dans la navi-