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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/102

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De l’esprit des Lois,

pas d’imaginer qu’on n’ait rien trouvé ; la longueur du voyage fait croire qu’on est enfin arrivé.

Mais, quand on examine bien, on trouve un colosse immense qui a des pieds d’argile ; & c’est parce que les pieds sont d’argile, que le colosse est immense. Si le systême de M. l’abbé Dubos avoit eu de bons fondemens, il n’auroit pas été obligé de faire trois mortels volumes pour le prouver ; il auroit tout trouvé dans son sujet ; &, sans aller chercher de toutes parts ce qui en étoit très-loin, la raison elle-même se seroit chargée de placer cette vérité dans la chaîne des autres vérités. L’histoire & nos lois lui auroient dit : « Ne prenez pas tant de peine : nous rendrons témoignage de vous. »




CHAPITRE XXIV.

Continuation du même sujet. Réflexion sur le fond du systême.


Monsieur l’abbé Dubos veut ôter toute espece d’idée que les Francs soient entrés dans les Gaules en con-