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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/22

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De l’esprit des Lois,


Que si, dans la recherche des lois féodales, je me vois dans un labyrinthe obscur, plein de routes & de détours, je crois que je tiens le bout du fil, & que je puis marcher.




CHAPITRE III.

Origine du vasselage.


César dit[1] que « les Germains ne s’attachoient point à l’agriculture ; que la plupart vivoient de lait, de fromage & de chair ; que personne n’avoit de terres ni de limites qui lui fussent propres ; que les princes & les magistrats de chaque nation donnoient aux particuliers la portion de terre qu’ils vouloient, dans le lieu qu’ils vouloient, & les obligeoient l’année suivante de passer ailleurs. » Tacite dit[2], que « chaque prince avoit une troupe de gens qui s’attachoient à lui & le suivoient ». Cet auteur qui, dans sa langue, leur donne un nom qui a du rapport avec

  1. Liv. VI, de la guerre des Gaules. Tacite ajoute : Nulli domus, aut ager, aut aliqua cura ; prout ad querie venêre aluntur. De morib. Germ.
  2. De moribus German.