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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/254

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Défense

qu’elle s’accorde avec la morale, parce que la religion, même fausse, est le meilleur garant que les hommes puissent avoir de la probité des hommes.

Ce sont des passages formels. On y voit un écrivain, qui non-seulement croit la religion chrétienne, mais qui l’aime. Que dit-on, pour prouver le contraire ? Et on avertit, encore une fois, qu’il faut que les preuves soient proportionnées à l’accusation : cette accusation n’est pas frivole, les preuves ne doivent pas l’être ; & comme ces preuves sont données dans une forme assez extraordinaire, étant toujours moitié preuves, moitié injures, & se trouvant comme enveloppées dans la suite d’un discours fort vague, je vais les chercher.


Premiere objection.


L’auteur[1] a loué les stoïciens, qui admettoient une fatalité aveugle, un enchaînement nécessaire, &c. C’est le fondement de la religion naturelle.

  1. Page 165 de la deuxieme feuille du 16 octobre 1749.