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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/255

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de l’esprit des Lois.


Réponse.


Je suppose, un moment, que cette mauvaise maniere de raisonner soit bonne. L’auteur a-t-il loué la physique & la métaphysique des stoïciens ? Il a loué leur morale ; il dit que les peuples en avoient tiré de grands biens : il a dit cela, & il n’a rien dit de plus. Je me trompe ; il a dit plus : car, dès la premiere page du livre, il a attaqué cette fatalité des stoïciens : Il ne l’a donc point louée, quand il a loué les stoïciens.


Seconde objection.


L’auteur a loué Bayle[1], en l’appellant un grand homme.


Réponse.


Je suppose encore un moment, qu’en général cette maniere de raisonner soit bonne : elle ne l’est pas du moins dans ce cas-ci. Il est vrai que l’auteur a appellé Bayle un grand homme ; mais il a censuré ses opinions : s’il les a censurées, il ne les admet pas. Et puisqu’il

  1. Page 165 de la deuxieme feuille.