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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/316

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Défense

semise, auroient fixé l’usure à trois pour cent, à quatre pour cent, à six pour cent par mois : ce qui auroit été absurde, parce que les lois, faites pour réprimer l’usure, auroient été plus cruelles que les usuriers.

Le critique a donc confondu les especes des choses. Mais j’ai intérêt de rapporter ici ses propres paroles, afin qu’on soit bien convaincu que l’intrépidité avec laquelle il parle ne doit imposer à personne : les voici[1] : Tacite ne s’est point trompé : il parle de l’intérêt à un pour cent par mois, & l’auteur s’est imaginé qu’il parle d’un pour cent par an. Rien n’est si connu que le centésime qui se payoit à l’usurier tous les mois. Un homme qui écrit deux volumes in-4o. sur les lois devroit-il l’ignorer ?

Que cet homme ait ignoré ou n’ait pas ignoré ce centésime, c’est une chose très-indifférente : mais il ne l’a pas ignoré, puisqu’il en a parlé en trois endroits. Mais comment en a-t-il parlé ? & où en a-t-il parlé[2] ? Je pourrois bien défier le critique de le deviner,

  1. Feuille du 9 octobre 1749, page 164.
  2. La troisieme & la derniere note, chap. XXII, liv. XXII, & le texte de la troisieme note.