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Page:Montesquiou - Les Perles rouges, 1899.djvu/57

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XXII


Dans les brandons du Ciel qui brûle, je crois voir
De rouges lis broyés, des lambeaux de chair tiède ;
Moreau l’aurait bien peint, ce couchant sanguinède
Où la pourpre des Rois s’effrange dans le soir.

Sur les miroirs d’onyx des bassins d’un vert noir,
Des lèvres d’une plaie un sourire m’obsède ;
Au-dessus, des agneaux écorchés, que précède
Un berger empourpré, vont au rouge abreuvoir.