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Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/20

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coucher, il lui dit : « Mais, Montholon, vous êtes donc toujours là ? » — « Sire, il le faut bien ; tous vos officiers sont occupés par vos ordres. » — « Ah ! oui ! et, dans quelques jours, ce sera comme à Fontainebleau ! » Après une conversation analogue aux circonstances, et pendant laquelle l’Empereur put lire dans un cœur dévoué : « Je vais partir, ajouta-t-il. Tout le monde m’abandonne, et vous, m’abandonnerez-vous aussi ? » M. de Montholon, entraîné par un élan de cœur, lui répondit sans hésiter : « Non, Sire. » — « Vous me suivrez donc ? » — « Oui, Sire. » L’Empereur alors entra dans beaucoup de détails sur la position de M. de Montholon, s’informa de quelle fortune il pourrait avoir à attendre de M. de Sémonville, etc. Après ces explications, l’Empereur ajouta : « J’emmène tel et tel, vous viendrez. » Quelques questions de détail furent traitées et l’Empereur dit : « Votre femme, si elle ne peut partir avec vous, viendra vous rejoindre en Angleterre. » Le lendemain, M. de Montholon était inscrit sur la liste des partants et annoncé comme tel. Il vint alors me faire part de ce qui s’était passé, de la conversation qu’il avait eue et de l’engage-