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Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/21

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ment qu’il avait pris. Il était inquiet de ce que je penserais d’une résolution aussi grave, prise si promptement : « Ce que vous avez fait est si bien, lui dis-je en pleurant, que je ne puis vous blâmer. »

Du moment où il fut connu que M. de Montholon suivait l’Empereur, ce fut à qui lui ferait des représentations sur les conséquences de l’engagement qu’il venait de prendre. C’était, lui disait-on, une insigne folie. Il compromettait sa carrière, son existence politique… Il risquait de perdre ce qu’il avait à espérer de ses parents…, etc. Enfin c’était à qui chercherait à le décourager. Rien n’ébranla sa résolution de lier son sort à celui de l’Empereur, et elle a persisté dans son cœur, sans une seconde d’hésitation, depuis ce jour jusqu’à celui où la mort l’a dégagé de sa fidélité.

Les événements se pressaient. Le lendemain du jour où il avait été décidé que M. de Montholon suivrait l’Empereur, on se rendait à Malmaison. Au moment du départ, mon mari me dit : « Je ne puis me décider à vous laisser derrière moi dans un pareil moment. » De mon côté, j’étais très affligée de cette séparation,