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Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/55

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VII

Le brick l’« Épervier ».


Pendant ces trois jours d’indécision, le Gouvernement avait changé la destination du capitaine Baudin ; le parti du chasse-marée était périlleux et chanceux ; le Gouvernement provisoire, qui voyait avec inquiétude l’Empereur en terre de France et si près, le pressait de quitter l’île d’Aix. Il n’y avait plus guère alors d’autre parti à prendre que celui de se rendre à bord du Bellérophon.

Le 15 juillet, de grand matin, l’Empereur s’embarqua sur le brick français l’Épervier qui devait l’y conduire.

Rien ne peut rendre la stupeur, le profond découragement qui se lisait sur les visages : l’Empereur se livrait aux Anglais ! Aux Anglais, ses ennemis, toujours ennemis avoués ou cachés de la France ! Cette pensée était écrite sur le front du matelot comme sur celui de l’officier. Nous qui le suivions, nous étions