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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/29

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— Ne m’en parlez pas ! S’il cesse de me hanter, je demande au Seigneur la grâce de mourir.

Il s’approchait de ma chaise en tremblant ; et moi, interdite par son attitude, je me sentais la respiration entrecoupée, lorsque tout à coup, et comme il ouvrait les lèvres, ma tante accourut :

— Berthe, ma chère enfant, que signifie votre fuite du salon depuis ce matin ? Venez donc accompagner Juliette qui va nous chanter la Gaza Ladra. Et vous, vicomte, le P. Z… vous demande instamment.

C’était, ma pauvre amie, un ordre de nous séparer. Et nous le comprîmes l’un et l’autre aussitôt, car le vicomte se leva et, m’ayant saluée, non sans émotion, sortit du boudoir à la hâte.

Ma tante qui, un instant avant, s’apprêtait, j’en suis certaine, à me faire quelques observations, m’emmena alors sans prononcer un mot.

L’attitude tremblante de M. de Juvisy,