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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/30

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les regards de ma tante, la nuit dont je ne cessais de me rappeler, quelque chose qui se trouvait en moi et qui, je m’en souvenais parfaitement, n’y était pas la veille : tout cela, ah ! vois-tu, tout cela m’agitait jusqu’à la fièvre. C’est au point que, quittant le piano, et ne sachant que devenir, j’avisai le P. Z… qui venait d’entretenir le vicomte, et lui demandai de m’entendre de suite en confession.

— Sur l’heure, mon enfant, sur l’heure ! me répliqua ce brave homme. Allez m’attendre à la chapelle.

J’étais décidée à tenter l’impossible afin d’avoir l’explication de la pensée qui m’obsédait. Un tel rêve n’était-il pas une prédisposition merveilleuse à l’état de sainteté qui m’attendait ? Et n’expliquait-il pas les ineffables jouissances que l’on devait retirer à être l’épouse du Christ ? Si cela existait, si je ne me trompais point, je devais abréger mon épreuve mondaine et retourner au couvent immédiatement.

Tu peux t’imaginer mon saisissement,