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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/31

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quand l’abbé, m’ayant entendue, se contenta de me jeter… un bizarre et intraduisible regard.

— Vous parlez sérieusement, mon enfant ?

— Oh ! grand Dieu ! mon père, supposez-vous que je mente, ici, au tribunal de la pénitence ?

— Et vous m’assurez que « les délices de l’Esprit-Saint… » et votre « intransigeant » eurent une telle entente entre eux que cela a été comme une symphonie céleste de votre personne entière ?

— Symphonie n’exprime pas assez. C’est torrent de volupté, c’est abîme de plaisir qu’on devrait dire.

— Ma fille, il faut vous marier, fit gravement l’abbé.

L’hébétement me cloua sur place. Me marier ! moi ! pour cesser d’éprouver pareille jouissance ! Me marier ! Quelle plaisanterie amère, quelle torture pouvait-on m’infliger qui équivalût à celle-là ?

— Mon père, repris-je en me redres-