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Page:Moreau, Daverne - Manuel pratique de la culture maraichère de Paris.djvu/98

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ploient que du fumier de cheval, provenant des nombreux équipages de la capitale, et les chevaux de ces équipages étant toujours tenus proprement, leur fumier n’est jamais consommé ; les maraîchers l’enlèvent au moins une fois par semaine, de sorte qu’ils en amènent, la plupart, d’une à trois voitures par jour, qu’ils placent en meules dans leurs marais, pour s’en servir, l’hiver, à faire des couches. Nous avons reconnu par l’expérience que la vapeur qui s’échappe du fumier de chevaux entiers contient quelque chose de nuisible aux jeunes plantes ; nous avons vu des jeunes plants de melon tués par cette vapeur ; le fumier des chevaux hongres ne produit pas le même effet.

Mais ce hunier ainsi amoncelé s’échauffe, jette son feu, comme l’on dit, et, après environ un mois, il a perdu sa chaleur, s’est desséché et n’est plus du fumier neuf.

Fumier vieux. — Depuis la fin de mai jusqu’au mois de novembre, les maraîchers de Paris ne font pas de couches, et cependant il continue de leur arriver d’une à trois voitures de fumier neuf par jour, qu’ils empilent en plusieurs meules et dont ils se serviront plus tard. En restant ainsi amoncelé pendant six, cinq, quatre, trois, deux et un mois, il perd sa chaleur et son titre de fumier neuf, et prend celui de fumier vieux.

En novembre, on commence à faire des couches, et comme il arrive journellement du fumier neuf, on réchauffe le fumier vieux en le mêlant par moi-