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Page:Moreau - Nouveau mémoire pour servir à l’histoire des cacouacs.djvu/110

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étonnés de l’abondance du poison qui s’est insinué dans vos oreilles, & qui vous a porté à la tête les idées les plus sinistres & les plus cruelles. Malheur à ceux qui se plaisent à les voir & à les entendre ! Quelques précautions qu’ils prennent, quelques protestations que les Cacouacs leur fassent de les épargner, ils n’ont pas plutôt le dos tourné qu’ils éprouvent leur rage.

Cependant ces Barbares, tout Barbares qu’ils sont, se craignent mutuellement, & ne s’attaquent guere entr’eux : mais quand ils rencontrent quelqu’un qui n’est pas initié dans les mysteres de leur magie, ils le poursuivent impitoyablement : du reste, parce qu’ils détestent toute vertu, ils n’en admettent aucune sur la terre, & affectent de croire tous les hommes pervers ; il suffit d’être modeste, honnête, bienfaisant pour être en butte à leurs traits.

On exhorte ceux qui voyageront vers cette contrée, à se munir de bonnes armes offensives. On a observé que ces Sauvages les craignent beaucoup ; à leur simple vue, ils cessent de rire & de faire rire ; ce qui est un signe assuré qu’ils sont