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s’il me faudrait mourir avant de l’avoir révélé à une personne sûre. Je crois que ma chère Berthe a trouvé pour moi. Vous connaissez toute l’histoire de ces trésors, sans doute ?

— Oui, et votre secret ne sera pas trahi ; je veux parler du secret politique. En effet, je suis Français d’origine et de cœur, et tout ce qu’il y a de beau et de noble je l’aime et je le respecte. La cause des Boers a toute notre sympathie, à nous autres de là-bas, qui sommes presque de leur sang et qui avons combattu comme eux ; vous pouvez donc être tranquille sur l’emploi que je pourrais faire du grand trésor de Kruger, si jamais l’occasion s’en présentait. Quant au petit trésor, puisque vous êtes si bon, laissez-moi vous dire que je ne veux le conquérir que parce que je veux être digne de Berthe ; si je m’humilie jusqu’à recevoir la charité…

— Mais, dit Mortimer, je ne vous offre pas la charité.

Et, comme Dolbret voulait l’interrompre :

— Non, laissez-moi parler. Souvenez-vous d’une chose, c’est que le secret que je vous confie n’est pas le vôtre, il est celui du Transvaal. La tâche que je vous demande d’assumer est immense et peut-être au-dessus des forces d’un homme ordinaire ; mais ce que je sais de vous me donne l’espoir et la confiance que vous serez à sa hauteur, si jamais les circonstances veulent que vous ayez à la remplir. Vous voyez donc que je ne vous fais pas la charité ; je ne fais que vous payer d’avance pour votre travail.

— Et pourtant…

— Non, laissez-moi parler, pendant que je le puis