Page:Morice - Demain, 1888.djvu/13

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l’effleurant, M. Anatole France achevait sa lettre par ces conseils aux jeunes écrivains :

Soyons simples, enfin. Disons-nous que nous parlons pour être entendus ; pensons que nous ne serons vraiment grands et bons que si nous nous adressons, je ne dis pas à tous, mais à beaucoup.

Voilà, Monsieur, les conseils que j’oserais donner à nos jeunes gens, Mais je crains qu’il ne faille une expérience déjà longue pour en découvrir le sens profond. Heureusement qu’ils sont bien inutiles à ceux qui naissent avec un beau génie, Ceux-là, dès le berceau, sont nos maîtres, et la critique, loin de leur rien apprendre, doit tout apprendre d’eux. .............................

L’avenir est dans le présent, il est dans le passé. C’est nous qui le faisons ; s’il est mauvais, ce sera de notre faute. Mais je n’en désespère pas.

Je m’aperçois que je n’ai pas dit la centième partie de ce que je voulais dire, Je voulais, par exemple, essayer d’indiquer les conditions nouvelles que la démocratie et l’industrie feront à l’art de demain. Je me figure que ces conditions seront très supportables. Ce sera le sujet d’une prochaine lettre.

Veuillez agréer, etc.

Qu’il me soit permis, sans prétendre clore par une simple lettre une discussion à l’objet