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Page:Morice - Demain, 1888.djvu/12

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mitive. Je remonterai seulement au naturalisme, qui commença à envahir la littérature au milieu du second Empire. Il débuta avec éclat et produisit du premier coup un chef-d’œuvre : Madame Bovary. Et, qu’on ne s’y trompe pas, le naturalisme était excellent à bien des égards. Il marquait un retour à la nature, que le romantisme avait outragée. Il était la revanche de la raison, Le malheur voulut que bientôt le naturalisme subit l’empire d’un talent vigoureux, mais étroit, brutal, grossier, sans goût, et ignorant de la mesure, qui est tout l’art. Je crois avoir assez bien défini le nouveau candidat à l’Académie française, celui-là même qui disait tantôt, avec autant d’élégance que d’exactitude : « J’ai divisé mes visites en trois groupes. »


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À les bien prendre, nos jeunes poètes sont des mystiques. Je rencontrais tantôt cette phrase dans la vie d’un des Pères de la Thébaïde : « Il lisait les Écritures pour y trouver des allégories. » Il faut aux disciples de M. Mallarmé des allégories et tout l’ésotérisme des antiques théurgies, Point de poésie sans un sens caché. On dit même que le maître veut qu’un livre excellent présente trois sens superposés…

Enfin, sans entrer, à proprement parler, dans le sujet même du débat, et plutôt en