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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/104

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— Je me tiens à la disposition de ma patrie !

— Je ne vous demande que cela.

» Votre fille est vivante. Elle va vous être rendue. Elle est guérie et épousera Toupahou, mon petit-fils, dès la fin victorieuse des hostilités ! Ainsi vous aurez l’esprit libre !

Sans paraître voir mon émotion, Rair se retourna et fit pivoter un des rayons sur lesquels étaient entassés les dossiers.

En se retirant, le meuble démasqua une porte. Celle-ci s’ouvrit. Silmée se jeta dans mes bras...

Rair avait dit vrai. Ma fille adorée était guérie, mais le cerne de ses yeux, la pâleur de ses joues disaient assez les épouvantables angoisses qui avaient été siennes.

Toupahou se tenait derrière elle, un sourire un peu mélancolique aux lèvres.

— Pas de scène de famille ici, Xié ! Envoyez ces enfants chez vous ; vous les verrez tout à l’heure, et convenons du plan de campagne. Les minutes qui s’écoulent valent des siècles !

Malgré moi, j’admirai le sang-froid de Rair. Sans répondre, je serrai éperdument mon enfant contre ma poitrine.

... Enfin, Silmée et Toupahou sortirent.

— Êtes-vous calmé, et pouvons-nous commencer la discussion ? me demanda Rair.

— Oui, je pense...