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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/121

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avec leurs verges électriques. Docilement, ils se laissèrent parquer par groupes sur les terrasses.

À ce moment, Grosé me rejoignit.

— Rair veut vous voir ! Venez !

Je ne demandai pas d’explications. Nous courûmes à travers les mourants et les morts.

Quelques instants plus tard, j’arrivai dans l’infirmerie des aéristes, une vaste crypte située dans la pyramide du Conseil, et à laquelle on accédait par un haut couloir voûté défendu par une porte de métal.

Rair était là. Autour de lui, sur des lits, dans des hamacs, sur le sol porcelanique, des centaines et des centaines d’Illiens — tout ce qu’Illa comptait de riche, de célèbre, de puissant — étaient étendus et râlaient. Du moins ceux qui n’étaient pas morts. Car des infirmiers n’en finissaient pas de vider les couchettes des cadavres qui y reposaient pour y placer d’autres misérables qui, presque aussitôt, expiraient...

Des médecins, affolés, couraient d’un lit à l’autre, ne sachant où donner de la tête, s’interpellant, répondant au hasard, criant des phrases rassurantes, que personne n’écoutait. Et la lueur grisâtre, émanée du plafond lumineux, ajoutait encore à l’horreur de cette scène.

J’arrivai devant Rair.

— Attaquez, tout de suite ! Et faites amener