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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/123

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Silmée ! Ma fille ! Peut-être gisait-elle, morte, étouffée, dans sa chambre... Et ne rien savoir ! Ne rien pouvoir savoir !

Je sortis comme un fou de la pyramide du Conseil.

Dans les couloirs, d’interminables cortèges d’agonisants et de morts continuaient à passer...

À presque chaque pas, je devais enjamber un cadavre. Les infirmiers, débordés, affolés, ne se donnaient plus la peine de sortir les corps ; aussi bien, ils n’en avaient pas le temps, et puis, on les appelait de tous côtés.

J’arrivai sur les terrasses.

Mon officier d’ordonnance, Killi, m’ayant apporté un téléphone portatif, je donnai mes ordres. Des chimistes, munis de masques étanches, descendirent dans les maisons. Ils revinrent, rapportant des échantillons du gaz asphyxiant des Nouriens. Lorsqu’on les débarrassa de leur masque, l’horreur était peinte sur leur visage. Nul ne leur demanda ce qu’ils avaient vu, on le comprenait !

Tandis qu’ils analysaient rapidement les échantillons de gaz, des machines étaient transportées en hâte à la périphérie des maisons d’Illa. Plusieurs centaines d’excavatrices, de perforeuses, furent mises en action. Des dragues remontèrent à mesure les débris. Une tranchée,