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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/147

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d’un de ces malheureux. Il en avait même fait un rapport qui avait provoqué l’horreur des vieillards du Conseil suprême. Mais le supplice de la sphère — ai-je dit que Rair en était l’inventeur ? — avait été maintenu. Rair avait simplement fait remarquer son utilité. C’était grâce à l’énergie énorme produite par la dissociation de la matière vivante — du corps du condamné — que les machines électriques permettant d’obtenir la pierre-zéro pouvaient fonctionner. Et nul n’avait insisté.

Je me crois quelque courage. Pourtant, lorsque la calotte de la sphère se fut rabattue sur moi, que je fus seul dans cette boule aux parois phosphorescentes d’où il me semblait voir jaillir des lueurs violettes ou vertes, qui n’étaient produites que par les reflets des différents métaux les composant, je crus bien devenir fou...

Je savais que j’avais été condamné à perdre la raison. Je me demandai si je n’avais pas été placé dans cette cage afin que la démence s’emparât de moi. Puis une autre idée me vint : Rair s’était peut-être ravisé. Il avait pensé qu’il serait plus tranquille une fois que je serais mort. Et il allait envoyer les courants cathodiques devant ronger ma substance. J’avais entendu parler des affreuses souffrances qu’enduraient les condamnés... Un frisson me parcourut.