Aller au contenu

Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sager mon retour à l’air pur... sous le soleil brillant, dans le ciel bleu.

Entreprise difficile, mais non plus impossible. Pour l’accomplir, point n’était besoin de grande imagination. Il n’y avait qu’un moyen : se débarrasser des surveillants et des techniciens illiens. C’était faisable.

Les hommes-singes, je le savais maintenant, étaient des brutes, mais des brutes astucieuses, qui avaient créé un langage à eux et qui, par conséquent, étaient capables de raisonner et de garder un secret.

Je m’ouvris à Ouh de mes espoirs : massacrer les Illiens des mines, revenir à la surface et se rendre maître d’Illa. Après quoi, plus de travail forcé au sein de la terre, la vie libre sous le ciel...

Sous le ciel ? Illa ? En entendant prononcer ces paroles, Ouh me regarda avec un étonnement stupide. Il ne savait pas ce qu’était le ciel, ce qu’était le soleil, ce qu’était Illa. Comme ses congénères, il était né dans la mine. Son père, ses aïeux étaient nés dans la mine. Et il ne savait pas que d’autres êtres que les surveillants fouailleurs existaient.

J’eus beaucoup de peine à lui faire la description d’Illa, et encore simplifiai-je bien des détails... Les mots me manquaient pour me faire comprendre.