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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/162

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Je réussis pourtant à donner une vague idée à mon ami de ce qu’était le joyau du monde, Ma la Glorieuse. Naturellement, je me gardai bien de lui faire part des terribles moyens de défense et de destruction dont disposaient les Miens. Ouh savait — je le lui avais dit — que j’avais été un des plus puissants chefs des hommes.

Il avait parfaitement compris que j’étais victime d’une vengeance : c’était un sentiment que les hommes-singes connaissaient, la vengeance.

J’avais un ennemi. Nous nous haïssions. Cet ennemi était plus puissant que moi. Il en avait profité. Ouh avait trouvé cela tout naturel. Il n’eût pas compris qu’on fût le plus fort et qu’on n’en profitât point. Sinon, à quoi bon être le plus fort ?

Il me fallut longtemps avant de convaincre Ouh, et surtout de lui faire comprendre le bonheur qui l’attendait s’il se libérait. Je ne sais pas s’il me comprit. Je crois qu’il pensa surtout à la possibilité de tuer un certain surveillant qui s’acharnait à le fouetter plus qu’il ne le fallait. De plus, il me fallut vaincre la superstitieuse terreur que le simple Ouh professait à l’égard des hommes. La pensée que moi, homme, serais avec lui, le rassura un peu.

Il fut enfin convaincu. Avec une astuce qui