Aller au contenu

Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

murailles, se distinguaient les nombreuses machines auxiliaires : les presses, les coupoirs, les agglutineuses.

Les auges — il y en avait sept — traversaient la muraille et allaient aboutir dans la salle des machines à sang.

Du côté opposé, une porte était encastrée dans le mur. Je la fis enfoncer.

Je n’oublierai jamais, dussé-je vivre l’éternité, ce que je vis.

Etendus sur des claies, dans une salle oblongue, plusieurs milliers d’êtres humains dormaient. .. Je les reconnus à leurs costumes. Des Nouriens. Ils dormaient... oui, du sommeil hypnotique. Leurs traits étaient reposés, du moins ceux de la majorité d’entre eux. Certains, au contraire, avaient le visage contracté par d’affreuses grimaces... sans doute étaient-ils les jouets de songes atroces.

Je me penchai sur l’un d’eux, et distinguai, à la jonction du cou et de l’épaule, le point bleu d’une piqûre de seringue hypodermique.

Ces Nouriens, c’étaient les malheureuses victimes que Rair s’était fait livrer pour alimenter les machines à sang. Tous des jeunes gens, en bonne santé. Ils avaient été soigneusement choisis par la commission biologique d’Illa. Ces malheureux avaient des mères, des parents, des