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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/186

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rescentes de la gigantesque pyramide du Grand Conseil lui donnaient un aspect fluide et irréel. Un beau spectacle, vraiment, mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’au sommet de cette pyramide de rêve, Rair, le génie du mal, se tenait, prêt à achever son œuvre de ruine, de sang et de mort.

D’un moment à l’autre, un projecteur pouvait s’irradier et se poser sur moi. Je serais perdu.

Il fallait fuir... fuir... Mais où ? Comment ? Je pouvais entendre, dans l’immense tranchée entourant Illa, le grondement sourd des machines et les sifflets des contremaîtres et des ingénieurs.

Le travail de reconstruction et de comblement continuait jour et nuit. Il devait y avoir de nombreux miliciens aux abords des chantiers. Et je n’aurais pas deux fois la chance de rencontrer des cœurs magnanimes. Une fois arrêté, ce serait la mort.

Que faire ? Oui, que faire ?

Tandis que j’errais dans les galeries d’Illa, avant d’arriver sur les terrasses, je m’étais grandement réconforté. C’était l’heure à laquelle Rair faisait lancer les effluves nourriciers des machines à sang. J’en avais profité et, jamais, depuis que j’avais été envoyé aux mines, je ne m’étais senti si vigoureux et si dispos. Avec une