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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/194

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d’Illa. J’étais chez nos ennemis, les Nouriens.

Je ralentis la marche du moteur : aussi bien, les accumulateurs de puissance étaient presque vides.

Sous moi, j’apercevais un amas chaotique de collines rocheuses, que je connaissais bien : c’était parmi ces monticules que j’avais, quelques années auparavant, anéanti l’armée de Nour. Et telle était ma récompense : fugitif, exilé, après avoir partagé le sort des hommes-singes !... O Rair !

Je distinguai enfin une étroite vallée qui me parut propice à l’atterrissage. Non sans peine, à cause de l’obscurité, je descendis et réussis à prendre terre, un peu rudement, mais sans me faire de mal.

Mon indécision revint. Comment allais-je être accueilli par ces Nouriens que, par deux fois, j’avais vaincus ? Considéreraient-ils en moi la victime de Rair, ou, plus simplement, le bourreau de leur propre pays ?

Il se pouvait qu’ils me missent à mort, sans autre. Ils devaient être exaspérés de leur défaite et de cette horrible obligation où ils étaient de laisser les Illiens choisir les plus beaux spécimens de leur jeunesse et de les emmener pour le sacrifice suprême...

La lutte que j’avais menée contre les éléments