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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/21

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son, âgé de soixante-dix-sept ans, parvint enfin au but.

Un matin, Maria, en revenant du marché, crut son maître devenu fou.

Il pleurait, il dansait, il riait aux éclats :

— Maria ! s’exclama-t —il. J’ai trouvé. C’est simple… simple ! Ah ! si tu savais ! La chose la plus merveilleuse et splendide qui ait jamais existé… La face du monde va être changée !… Tout le monde sera heureux…

» J’ai déjà traduit les premières pages… quel roman !… Et puis il explique les formules… Ah ! nous ne sommes que des enfants, des sauvages ! C’est sublime ! Quelle découverte ! Nous allons être heureux…

— Oui ?… En attendant, les choux ont encore augmenté de deux cents, mon maître, et je me demande, si cela continue, comment nous pourrons y arriver, avec ces voleurs de marchands ! maugréa la vieille servante qui, sans écouter les nouvelles exclamations du vieillard, alla s’enfermer dans sa cuisine.

Pendant les jours et les nuits qui suivirent, sans arrêt, sans dormir, le Dr Akinson, penché sur sa table de bois blanc, travailla avec acharnement.

— Je vais envoyer la première partie à Washington ! expliqua-t-il à la vieille servante,