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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/41

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J’avais hâte, en effet, d’être chez moi. On eût dit que j’avais le pressentiment des malheurs qui m’y attendaient !


II

Quatre hommes-singes muets gardaient la salle du Grand Conseil. Je pus constater qu’ils paraissaient plus fébriles que de coutume et que les grenades de gaz empoisonnés dont ils étaient armés tremblaient dans leurs mains velues. Ils me saluèrent. Je passai, vaguement inquiet.

Je n’ai jamais pu approuver cet emploi des hommes-singes. Ce sont des brutes, des descendants de nègres, que nos savants ont réussi à faire régresser vers le type primitif. Par des nourritures appropriées, par des exercices savamment dosés, nous avons réussi à atrophier le cerveau de ces anthropoïdes et à décupler la vigueur et l’endurance de leurs muscles. Un homme-singe peut soulever sept cents kilos et travailler cinq jours sans arrêt aux tâches les plus dures, sans pour cela atteindre la limite de ses forces.

Que l’on ait employé les hommes-singes dans les mines de métal-par-excellence, rien de plus