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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/42

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juste. Leur force, leur endurance, leur docilité, leur stupidité y sont utiles. Mais que Rair, dans son astuce féroce, ait songé à s’en faire des gardes du corps, voilà ce qui m’enrage. Ces hommes-singes ont été soigneusement dressés par Limm, comme des chiens. Ils sont muets, ne connaissent que Limm et Rair, qui, seuls, savent s’en faire comprendre. Si Rair le voulait, tous les citoyens d’Illa seraient exterminés en quelques minutes par les grenades foudroyantes dont sont munies ces brutes. Voilà où nous en sommes. Et personne n’ose protester !

J’ai passé. J’ai suivi les couloirs aux murailles lumineuses et suis sorti de la pyramide par le puits N° 3.

Dans le couloir donnant sur la porte extérieure, plus de vingt hommes-singes veillaient. Je ne me suis pas attardé à essayer de savoir ce qu’ils faisaient. J’ai compris que Rair était prêt à tout. Je m’en doutais.

Une fois sur le glacis qui entoure la pyramide, je me suis dirigé vers le trois cent quarantième rayon, rangée quatorze.

C’est là où est ma demeure. Les maisons d’illa se composent chacune de cent un étages et sont longues d’environ mille mètres. Chacune d’elles forme le rayon d’un cercle dont la pyramide occupe le centre. Des terrasses les surmon-