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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/49

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de Rair ! dis-je, mes yeux fixés sur ceux de Toupahou. Pour moi, j’y suis résolu. Le vieux Foug sera avec nous. Fangar, le chef des aéristes, ne nous refusera pas son concours, j’en suis sûr.

» Ecoutez, Toupahou. Le génie du mal est en votre grand-père ! Rair a imaginé de nourrir les machines avec du sang humain pour remplacer le sang des animaux avec lequel elles fonctionnent actuellement. Pour se procurer ce sang d’homme, il compte vaincre les Nouriens et les obliger à lui livrer chaque année des milliers de victimes...

» Je vous le dis, moi, nous serons peut-être vainqueurs cette fois, mais nous ne le serons pas toujours. Et alors, qu’arrivera-t -il ? Le Conseil suprême est composé de vieillards qui aiment la vie... Les vieillards sont plus attachés à l’existence que les jeunes gens : l’on apprécie davantage ce que l’on craint de perdre ! Ils voudront vivre, prolonger leur existence. Les machines, une fois gorgées de sang humain, émettront des radiations qui, d’après Rair, prolongeront d’un siècle au moins la moyenne de l’existence. Il faudra qu’elles continuent à fonctionner. S’il n’y a pas de captifs pour les nourrir de leur sang, l’on prendra des gens d’Illa !... Ce sera le crime installé chez nous !