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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/76

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bras de mon sauveur, contre lequel je restai flasque et immobile comme une loque.

— Nous sommes perdus si nous restons ici ! murmura le chef des aéristes, en m’entraînant.

Haletant, hagard, j’avançai. A chaque pas, mes jarrets pliaient sous mon poids malgré tous mes efforts. Fangar me traînait presque. Nous franchîmes la longue galerie aboutissant au puits de l’ascenseur.

L’ascenseur était là, mais en miettes, un amas de plaques de tôle et de cornières parmi lesquelles se distinguait le cadavre écrasé, mutilé, véritable bouillie sanglante, de l’homme-singe chargé de manœuvrer l’appareil.

— Venez ! répéta Fangar dont les dents claquaient.

Il savait que, s’il était surpris, il serait soumis à d’atroces supplices.

Je ne pensai pas à lui demander d’explications et, à son exemple, m’agrippai aux débris de l’ascenseur que j’entrepris d’escalader...

Ce fut une lutte atroce. Vingt fois, je trébuchai ; je m’écorchai, me coupai, me meurtris contre les angles du métal et les débris des rivets brisés. Fangar m’aida, bien qu’il eût fort à faire pour se frayer lui-même un passage par cet amas de débris contournés et tordus.

À moins de deux mètres au-dessus de l’as-