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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/8

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s’arrêta net, devant ce qu’il avait cru être un bloc de rocher.

C’était une tête humaine, la tête d’une statue gigantesque. Une tête dont la merveilleuse beauté frappa l’inculte et fruste baleinier... Une tête mutilée, verdie par endroits, fêlée, lézardée, recouverte à demi par les coraux qui s’étaient incrustés dans ses fissures.

En quelques secondes, les marins du Grampus avaient rejoint leur chef et formé le cercle autour du gigantesque et étrange débris.

— Elle est plus grosse que le Sphinx, ma parole ! grommela enfin Ellis, sans exagérer.

Il regarda autour de lui, comme s’il espérait apercevoir les pyramides. Aussi loin que le regard pouvait s’étendre, rien que les dalles grisâtres. Pas d’autres débris.

Go on ! (Allons !) murmura enfin le capitaine baleinier.

Suivi de ses marins, il se remit en marche...

Les rudes pêcheurs de baleines étaient silencieux, comme s’ils eussent été dans un cimetière.

Derrière leur capitaine, ils franchirent environ cinq cents mètres, et, ayant dépassé une sorte de faille, évidemment produite par une secousse sismique, débouchèrent soudain sur le sommet de l’îlot, c’est-à-dire au centre de la gigantesque lentille de roc.