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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/83

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— Mais, interrompis-je, depuis combien de temps suis-je prisonnier ?

Sept semaines exactement, seigneur Xié !

Je restai sans réponse. Sept semaines ! Presque deux mois ! Je ne m’étais pas rendu compte de la fuite du temps dans ma cellule. Je n’aurais pas été plus étonné si Fangar m’avait dit « sept ans » ou « sept jours »... Et Silmée ? Qu’était-elle devenue pendant ces sept semaines ? Morte ou vivante ? Fangar ne savait rien. Nul ne savait rien — nul, sauf Rair.

Nous continuâmes d’avancer en silence. Autour de nous, c’étaient des champs de cannes à sucre et de maïs. Pas une seule habitation humaine.

Nous marchions avec peine. Fangar non seulement devait me soutenir, mais, n’étant plus habitué à marcher sur un sol naturel, il peinait visiblement. Ici, où nous étions, les effets de la pesanteur se faisaient sentir sans nulle atténuation.

— Il faut supprimer Rair ! murmurai-je enfin. Il le faut ! Ou nous sommes tous perdus, et Illa est perdue avec nous !

— Grosé est de cet avis, et Houl aussi, et Foug également... Et il y a bien d’autres citoyens qui pensent comme nous, mais personne n’ose manifester ses sentiments. Chacun craint de