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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/84

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ne pas se réveiller le lendemain. Les partisans de Limm et de Rair, seuls, haussent la voix, et ne trouvent pas de contradicteurs !

—- Nous vaincrons ! Nous vaincrons ! répétai-je.

Fangar ne répondit pas.

Nous avançâmes. Peu à peu, ma robuste constitution aidant, je sentais mon sang circuler plus activement dans mes veines. Mes jarrets se raffermissaient. Bientôt, aidé d’une canne à sucre que Fangar coupa pour moi, je pus marcher sans m’appuyer sur le chef aériste.

Mais, brusquement, je perçus de faibles vibrations. Je levai la tête. Une douzaine d’obus volants, divisés en trois groupes, glissaient dans le ciel étoile. Ils avançaient en traçant des lignes courbes, tantôt paraissant prêts à s’écraser sur le sol, puis, se redressant, piquant droit vers le zénith.

De la partie inférieure de chacun d’eux, un cône de lumière verte, éblouissante, jaillissait et formait sur le sol de larges ovales de clarté qui se déplaçaient avec une vitesse vertigineuse.

Sans avoir besoin de prononcer un mot, nous nous jetâmes sous les cannes à sucre à travers lesquelles nous marchions.

Immobiles, étendus sur le sol, dans les herbes,