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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/96

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n’est nul besoin de le dire, chacun espérera que c’est le voisin qui sera tué ! Ah ! ah !

Houl eut un ricanement sarcastique qui me fit froncer les sourcils. Encore un de ces savants confinés dans leur science, dépourvus d’idées générales... Il ne comprenait pas que toute grande œuvre, bonne ou mauvaise, exigeait des victimes. Tout en détestant et en exécrant l’infâme Rair, je ne l’oubliais pas, moi.

— Restez donc ici et ne faites pas de bruit, conclut l’ingénieur. Je vous quitte. Grosé peut venir d’un moment à l’autre.

Et, sans attendre de réponse, il sortit.

Le panneau de muraille reprit sa place. Nous étions prisonniers, prisonniers d’un ami, mais prisonniers quand même.

En tout cas, comme l’avait dit Houl, nous pouvions nous étendre.

Depuis des jours et des jours, j’avais gardé mes jambes repliées. Je me laissai presque tomber sur le dallage et, avec délices, allongeai mes jambes courbatues.

Fangar prit place à mes côtés.

Dans les ténèbres, nous causâmes à voix basse. J’exposai mes projets au chef aériste : quelles que fussent les nouvelles qu’allait nous apporter Grosé, j’étais bien décidé à entamer la lutte contre Rair, et sans attendre. Je sentais