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Page:Moselli - Le Messager de la planète, 1924.djvu/11

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déboucha, deux mètres plus loin, sous d’épaisses colonnes de neige fine et serrée que les rafales faisaient tournoyer diaboliquement.

Les ténèbres étaient complètes ; mais, vers le sud-est — direction approximative ! — Ottar Wallens crut distinguer une lueur diffuse, de teinte verdâtre, qui semblait sortir du sol.

Était-ce une illusion ? un mirage ? un phénomène nouveau de réfraction ? Le géologue, tête courbée sous la violence du vent, se le demanda.

La pensée de Kobyak l’arracha à ses suppositions. De toute sa voix, il appela l’Indien. Il ne vit rien bouger, n’entendit rien.

Les chiens n’aboyaient plus.

Un seul bruit persistait : le sifflement formidable des rafales…

— Kobyak ! Kobyak !

Rien.

L’inquiétude d’Ottar Wallens devenait peu à peu de l’anxiété, une anxiété voisine de la terreur, d’autant plus qu’il se sentait pris d’une sorte de malaise bizarre. Il lui semblait qu’une vibration puissante agitait le sol sous ses pieds et l’air qu’il respirait.

Il se raidit. Il appela encore.

Sans plus de succès.

Dans les ténèbres, il se dirigea vers le traî-