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Page:Moselli - Le Messager de la planète, 1924.djvu/12

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neau qui, à quelques pas de la hutte, formait sur le sol plat une énorme bosse blanche.

Il l’atteignit bientôt.

En passant devant les chiens, il entendit quelques faibles aboiements, qui le rassurèrent un peu.

Arrêté devant le traîneau, il renouvela ses appels. Ils furent aussi vains que les autres. Les vibrations qu’il ressentait se faisaient de plus en plus intenses. Il lui semblait, à présent, qu’un véritable tremblement agitait son corps, le sol, la neige.

« Je suis fou ! » pensa-t-il.

Ayant fermé ses yeux, il les rouvrit et ne vit rien d’anormal, sauf, cependant, cette lueur verdâtre qui, vers le sud-est, semblait émaner du sol même.

— Kobyak ! Kobyak ! appela-t-il encore.

Les rafales lui répondirent seules.

Les chiens s’étaient tus.

Ottar Wallens, soudain, eut peur, une peur terrible, une peur panique, la peur de devenir fou dans ces ténèbres voilées de neige.

Il lui sembla que d’épouvantables périls le guettaient. Il appela à lui tout son sang-froid et, lentement, revint vers la hutte.

Non sans peine, il en retrouva l’ouverture, que la neige avait déjà commencé d’obstruer. Il la