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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/158

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mation ! Quelles intentions monsieur Sloterin pouvait-il avoir, en écrivant cela ?

— Comment puis-je le deviner ? s’écria Dipanon.

— Moi, je le devine. Cela signifie qu’on paie beaucoup plus de contributions foncières qu’il n’en rentre dans les caisses de l’État. Et, je vais vous montrer, outre cela, quelque chose que nous comprendrons tous les deux, ce quelque chose étant écrit en toutes lettres, et non en chiffres ni en signes. Tenez :

» 12°. De l’abus de la population fait par les régents et par les chefs inférieurs.

» De l’occupation de diverses habitations aux dépens de la population etc. etc. »

Est-ce assez clair ? Vous voyez que monsieur Sloterin était bien l’homme qui savait prendre une initiative. Donc, vous auriez pu vous associer à lui. Écoutez encore :

» 15°. De ce qu’un grand nombre de personnes, appartenant aux familles et aux serviteurs des chefs indigènes sont inscrites sur les listes de recouvrements, sans prendre une part effective à la culture ; de cette façon, elles en retirent les profits au préjudice de ceux qui partagent réellement la fatigue des travaux. Aussi sont-elles mises en possession illégitime de champs de riz, tandis que ces champs-là ne devraient revenir, en bonne justice, qu’à ceux qui participent à la culture. »

Ah ! voici une autre note, au crayon. Voyez un peu… elle est suffisamment claire.

» — La diminution d’âmes à Parang-Koudjang ne peut et ne doit être attribuée qu’à l’abus criant qu’on fait de la population.

— Hein ? qu’en dites-vous ? Vous voyez bien que