Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/276

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tionale de Paris, où la dite loi venait d’être votée, de la République… de… et de bien autre chose. Enfin, Havelaar se leva.

Il s’excusa auprès de ses hôtes, en mettant en avant ses occupations pressantes.

Le lendemain, lorsque le contrôleur vint le trouver à son bureau, il ne pouvait pas se douter que le nouveau sous-préfet, après leur entretien, s’était rendu la veille même, en voiture, à Parang-Koudjang, le district où se rencontraient les abus les plus criants, et qu’il en était revenu, de bonne heure dans la matinée.

Je prie le lecteur de croire que Havelaar était trop poli, trop bien élevé, pour tant parler, surtout à sa propre table ; non, il n’était pas aussi bavard que je l’ai fait dans les chapitres derniers ; je lui donne un brevet de rabachage, j’ai l’air de dire qu’il tenait toujours le dé de la conversation, au mépris de ces devoirs de maître de maison, qui lui prescrivaient de faire briller ses hôtes.

Il n’en est rien.

De tous les matériaux, entassés devant moi, je n’ai pris que les premières feuilles, et j’ai rencontré plus de difficulté à couper, à interrompre ces discours de table, que je n’en aurais eu à les continuer.

Ce que je viens de communiquer au lecteur suffira, je l’espère, pour justifier en quelque sorte, la description que j’ai donnée du caractère et des qualités de Havelaar, et pour qu’on s’intéresse à tout ce qui lui arrivera à lui, et aux siens, à Rangkas-Betoung.

La petite famille vivait tranquillement. Havelaar sortait souvent dans la journée, et il lui arrivait de passer la moitié de la nuit à son bureau.