Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/38

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quelque inconvenance du même genre. Je me préparais à y joindre de mon côté un petit mot bien senti, quand Louise s’écria :

— Non ! non ! Frédéric a été bien aimable ! Je voudrais qu’il recommençât.

Quoi donc ? Il ne l’avait pas pincée, alors.

Non, il avait tout simplement récité quelque chose.

Une plaisanterie, au dessert, convient à la maîtresse de la maison. Cela remplace un mets. Madame Rosemeyer — les Rosemeyer se donnent de la Madame, parce qu’ils font dans les sucres, et sont associés dans le fret d’un navire — madame Rosemeyer devina que ce qui avait fait pleurer Louise pourrait bien nous amuser aussi, et elle dit : da capo  à Frédéric, qui devint rouge comme un dindon.

Pour rien au monde je n’aurais pu m’imaginer ce qu’il venait de débiter, connaissant son répertoire, à un cheveu près ; c’était : les Noces des Dieux, les Livres de l’Ancien Testament, en vers, et un épisode des Noces de Gamache, que les enfants trouvent amusant, parce qu’il y a l’histoire d’un diseur de bonne aventure. Dans tout cela, qu’est-ce qui avait donc pu causer l’attendrissement de Louise ? — Énigme ! Il est vrai qu’une jeune fille a vite la larme à l’œil.

„ Frédéric ! Frédéric ! Frédéric ! ” On cria ce nom sur l’air des Lampions, jusqu’à ce que celui qui le portait se fut rendu au vœu général. Frédéric commença. Ne tenant pas à fatiguer la curiosité du lecteur, je dirai tout de suite, qu’à la maison, les enfants avaient ouvert le paquet de l’Homme-au-châle ! Oui… et Frédéric et Marie y puisèrent une présomption et un sentimentalisme qui, plus tard, m’ont