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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/424

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— D’accord ! J’ai compris tout cela, repartit Havelaar ; voyant qu’il a excité le Prince-Régent à m’attribuer un tort quelconque, ce qui semblait démontrer qu’il essayait de changer la question, en m’accusant de… je ne sais quoi, je me suis couvert contre cette perfidie par l’envoi direct de la copie de mes lettres adressées au Gouvernement.

Dans une de ces lettres je demande à être cité pour rendre compte de ma gestion, et pour me justifier du délit qui pourrait m’être imputé. Maintenant, si le préfet de Bantam m’attaque, il ne peut être pris nulle décision à mon sujet — à moins que l’on ne transgresse toutes les règles de l’équité — sans m’avoir préalablement entendu. C’est la justice qu’on doit même à un criminel, et, comme je n’ai commis aucun crime….

— Voilà la poste qui arrive ! s’écria Dipanon. Oui, c’était bien le courrier !

Le courrier, qui apportait la dépêche suivante du Gouverneur-général des Indes Hollandaises à l’ex-sous-préfet de Lebac, Havelaar.


Cabinet.

N°. 54.
Buitenzorg, le 23 mars 1856.

La manière dont vous avez agi, sur une présomption ou sur un soupçon de malversation provenant des chefs, dans la division de Lebac, et l’attitude que vous avez prise, à cette occasion, vis-à-vis de votre chef direct le préfet de Bantam, ont excité à un haut degré mon mécontentement.

Vos faits et gestes manquent à la fois de réflexion calme, de prudence, et de prévoyance, toutes qualités si nécessaires à un fonctionnaire investi du pouvoir exécutif dans l’intérieur du pays ; ils manquent