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Page:Mummery - Mes escalades dans les Alpes.djvu/378

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QUELQUES COLS CAUCASIENS

en fête et je reçois promptement une invitation à me joindre à ces réjouissances. Je me mets à suivre le superbe indigène qui est venu m’en prier, et nous allons presque en ligne droite à sa demeure, escaladant parfois la façade d’une maison, passant par dessus son moelleux toit de gazon, et dégringolant de l’autre côté. Arrivé sur la scène de la fête, je suis conduit à un siège garni de grands coussins de plume, de couleurs et de dessin voyants, pour y voir se dérouler le programme. Les jeunes gens et les beautés de Bezingi, attifés de costumes de soie et de pantalons de teintes variées et brillantes, étaient réunis là en grand nombre ; mais, comme il arrive quelquefois chez nous, très rares étaient les danseurs ; le maître des cérémonies mettait la dernière vigueur à combattre la forte tendance qu’ils avaient à s’appuyer contre un portant commode et à esquiver ainsi leurs devoirs. Le fils du chef et un personnage qui me parut être son échanson furent infatigables. Les femmes disparaissaient entre chaque contre-danse, et, pendant ces intervalles, on nous donna la danse du sabre du Daghestan et autres représentations similaires.

À la fin de ces réjouissances, nous nous reposâmes pour nous préparer à un second et prochain assaut au grand clocher du Dych Tau. Mais j’ai déjà raconté plus haut nos exploits sur ce sommet.