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Page:Mummery - Mes escalades dans les Alpes.djvu/379

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CHAPITRE XIV


PLAISIRS ET PÉNALITÉS DE L’ALPINISME


Quelques grimpeurs très connus, et dont l’opinion a nécessairement le plus grand poids, ont déclaré récemment que les dangers de la montagne n’existent plus. L’habileté, la science et les textes les ont relégués dans le domaine des croquemitaines auxquels on ne croit plus. Je ne demanderais pas mieux que d’opiner en faveur de ces conclusions optimistes, mais il m’est impossible d’oublier que le premier guide auquel la corde m’ait lié, et qui possédait, oserai-je le dire, une connaissance de la montagne plus grande que toute celle que l’on pourra trouver dans l’encyclopédie de Badminton[1], ne s’en tua pas moins sur la route du Mont Blanc par le Glacier du Brouillard, comme son fils, du reste, plus récemment sur le Koshtantau[2]. Le souvenir de deux joyeuses caravanes, comprenant sept personnes, qui, par un beau jour de 1879, escaladaient la face Ouest du Cervin, est là devant mon esprit comme un fantôme qui m’engage et me force à me rappeler que, sur ces sept, M. Penhall a été tué au

  1. Voir la note de la page 198. — M. P.
  2. Johann Fischer, je père, de Zaun près Meiringen, périt en compagnie de M. J. A. G. Marshall, tandis que U. Aimer échappait à la mort par un hasard heureux ; ce fut la chute d’un pont de glace qui les précipita tous trois dans la rimaye (Voy. Alpine Journal, VII p 110 ; Johann Fischer, le fils, disparut avec M. Donkin dans le Caucase près du Dych Tau (le Koshtantau de la littérature alpine), le 30 ( ? ) août 1887 (Voy. Alpine Journal, XIV, p. 100). — M. P.