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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/262

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Prévannes, à part.

Ô ciel !…

Haut.

Ma chère Marguerite…

Marguerite.

Il n’y a plus de Marguerite ni de Margot… Oui, vous le croyiez… vous l’espériez.

Prévannes veut lui prendre la main ; elle la retire brusquement.

Non, je ne vous dirai rien, je ne vous reprocherai rien, mais c’est une infamie !

Prévannes.

Mademoiselle…

Marguerite.

C’est une lâcheté ! Ou vous mentez en ce moment, ou vous m’avez toujours trompée. Vous dites que je ne vous aime pas. Qu’en savez-vous ? Je vous trouve plaisant d’oser décider là-dessus !

Prévannes.

Écoutez-moi.

Marguerite.

Je ne veux rien entendre. Mais, s’il vous reste encore dans l’âme une apparence d’honnêteté, vous aurez plus de regrets que moi ; car vous saurez que vous m’avez mal jugée, que vous vous trompiez gauchement en me croyant indifférente, que je suis loin de l’être, et que je…